Le couple et la psychologie : comment (re)devenir un couple heureux ?

Le cabinet d’un sexologue est un peu comme le bureau des plaintes : on a peu de chances d’y trouver des gens satisfaits. Pour autant, on ne peut qu’être frappé de la constance avec laquelle nos patients se plaignent de leur vie de couple, quand bien même ils consultent apparemment pour un tout autre motif. Voici de façon regroupés les thèmes abordés, ne serait-ce que pour voir de quelle façon nous pourrions y répondre.

I. LE CONSTAT

1° Plus rien à se dire

Nous avons tous assisté à cette scène de la vie de couple : Une fois les sujets épuisés – pour la plupart conflictuels – que sont les soucis des enfants, les tâches ménagères ou les courses au supermarché, le silence se fait. Pourtant, lorsqu’on les écoute individuellement, cet homme et cette femme sont loin d’être inintéressants. Ils ont même beaucoup à dire.
D’où vient donc qu’ensemble ils semblent s’anesthésier mutuellement ?
C’est, à mon sens, l’effet de la « domestication ». Domestication dont les femmes sont d’ailleurs en grande partie responsables, faute d’être coupables. De leur revendication d’égalité, que personne ne songerait à leur reprocher, est née une sorte d’individu hybride que j’appellerai « l’homo domesticus » dont il est entendu que la vie doit tourner exclusivement autour des choses de la maison.
Les magazines ne s’y trompent pas lorsqu’ils rédigent les tests dont leurs lectrices sont friandes. Sous le titre : « Quel partenaire êtes-vous ? » et qui paraît hypocritement s’adresser aux hommes, on trouve des questions telles que « Est-ce vous qui passez l’aspirateur ? » ou « Vous arrive-t-il de changer les couches du bébé ? ». Du coup, l’homme qui se sent en tant que partenaire inutile et incapable va passer ses soirées avec ses jeux video, comme le grand gamin qu’il regrette de ne plus être.

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Les épreuve du couple

2°Ma femme, ma mère

Il n’est d’ailleurs pas loin du compte, sachant que son épouse –reproduisant le modèle maternel – le tient souvent comme un grand enfant, dont on ne peut attendre qu’il gère un foyer, voire qu’il se gère lui-même. Ce sont les mêmes expressions qui reviennent : « Il est totalement immature. C’est moi qui dois penser à tout. J’ai l’impression d’avoir un 3ème enfant … ».
Un homme-enfant, comme on disait autrefois une femme-enfant, d’autant moins valorisé qu’il n’est pas certain, la précarité aidant, de pouvoir toujours assurer le rôle de pourvoyeur économique qui lui assurait un statut.

3° Et le sexe, dans tout cela ?

A la limite, on n’en parle pas tant il est clair que dans la vie du couple, il tend avec le temps à devenir un accessoire. « Après tout, dit Julien, pour se rassurer, je m’aperçois qu’autour de moi, tous les couples sont pareils. Au bout d’un moment, ils ne font même plus l’amour, et cela ne leur manque même pas. » Pas si sûr, dans la mesure où on les voit les uns et les autres chercher des compensations dans des rencontres furtives voire virtuelles, entretenues par la consultation frénétique d’Internet ou du téléphone portable – ce qui donne lieu à de curieuses scènes de jalousie où la surveillance des mails et des SMS joue le rôle essentiel : même si l’on ne « tient » pas à l’autre, on n’entend pas qu’il nous échappe.
Pour autant, ces couples-là ne songent pas nécessairement à se séparer, du moins, pas tout de suite : les traites de la maison ne sont pas encore payées, et les enfants sont encore petits.

II. Que faire pour améliorer tout cela ?

Alors, que peuvent faire les psychologues pour aider ces couples-là, qui passent leur weekend à ranger la maison et qui dorment dans le même lit en se tournant le dos ?

1° Une thérapie de couple ?

Bien sûr, c’est la 1ère solution qui se présente : Puisqu’on ne peut plus se parler, on va trouver un médiateur qui va nous permettre de renouer le lien interrompu. Effectivement, cela peut fonctionner, surtout s’il s’agit d’un problème de communication, s’il s’agit de prendre le temps d’écouter l’autre, de comprendre comment il fonctionne, de choisir les mots qu’il faut à la place des mots qui fâchent.
Par contre, aucune thérapie de couple ne pourra rétablir le désir, le plaisir d’être ensemble.
Je pense à ce couple auquel un sexologue avait conseillé de se ménager chaque mois un weekend dans un hôtel, pour se retrouver en tête à tête. Tête à tête dont chacun n’avait qu’une hâte : y échapper au plus tôt – quitte à se retrouver le lundi, face à ses propres préoccupations.

2° Le chemin à l’envers

En fait, on se rend compte que ces couples-là ne se sont en fait jamais rencontrés. Ils se sont souvent formés presque par hasard, à l’issue d’une soirée où chacun se sentait un peu seul. L’objectif étant d’être « avec quelqu’un », pour se tenir au chaud face au regard des autres. Ensuite de quoi, ils sont restés ensemble, sans prendre le temps de se connaître, de découvrir l’autre dans sa différence, autrement dit – de ce qui aurait pu le rendre intéressant.
On est régulièrement surpris de la pauvreté des descriptions que chacun peut faire de l’autre quand on le lui demande … comme si chacun n’existait qu’à travers cette sorte de magma composite qu’on appelle le couple. Pas étonnant qu’ils n’aient rien à se dire.
Il n’est peut-être pas trop tard, moyennant parfois une séparation qui permette de retrouver la curiosité pour la personne de l’autre.

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Redevenir un couple heureux

3° Un projet commun

Pour autant ce couple ressuscité n’aura de réelles chances de survie qu’à condition d’un projet commun qui vienne donner sens à son histoire. Ce projet ne sera ni la maison, ni la voiture, et surtout pas des enfants qui ne sont pas là pour couvrir les manques de leurs parents.

C’est ici qu’il va falloir faire preuve de créativité : Quels sont les centres d’intérêt, les activités, les aspirations, etc qui pourraient faire qu’on ait envie de construire ensemble ? Autre chose qu’un cocon derrière lequel chacun se vide de sa substance.

Réinventer le couple

En conclusion, il s’agit de réinventer le couple en sauvegardant la liberté de l’un et de l’autre et en se dégageant des pesanteurs traditionnelles du « mariage ». Aucun Psychologue ne pourra le faire à votre place, mais il peut vous y aider !

L’équipe de Sexologika