La question de l’impact psychologique d’une IVG est un sujet très sensible qui confronte les défenseurs de la liberté d’avorter et ses opposants. Tous cependant s’accordent à dire que l’avortement n’est pas un acte anodin pour la majorité des femmes. Toutefois, l’impact psychologique de cet acte reste difficile à évaluer et dépendra surtout des situations personnelles.
Comment définir l’impact psychologique après une IVG ?
Plus de 200 000 avortements ont lieu en France chaque année. Pourtant peu d’études se sont à ce jour penchées sur l’impact psychologique sur le long terme d’une interruption de grossesse volontaire. Parmi les rares études sur le sujet, celle publiée en 2016 par le magazine Jama Psychiatry démontre qu’une interruption volontaire de grossesse n’augmenterait pas le risque de troubles psychologiques sur le long terme. À l’opposé, les femmes contraintes à des grossesses imposées montrent des signes d’anxiété et de détresse psychologique. L’avortement aurait donc un impact psychologique moindre qu’une grossesse imposée.
Toutefois, cela ne veut pas dire que l’avortement n’a aucun impact sur la santé psychologique des femmes qui y ont recours. Avorter n’est pas vu comme une simple opération médicale, c’est aussi un acte qui possède une forte valeur symbolique et provoque donc des sentiments intenses chez celles qui le vivent. En effet, la volonté d’avorter et la certitude de prendre la bonne décision n’empêchent pas de ressentir de la culpabilité et des regrets. Toutefois, la nature et l’intensité de ces sentiments dépendront avant tout de chaque femme et de la situation menant à l’avortement.
L’impact psychologique selon la situation
La difficulté d’évaluer l’impact psychologique de cet acte provient en effet de la diversité des situations personnelles menant à l’avortement. Dans certaines situations, l’IVG sera vécue comme un sacrifice, dans d’autres comme un soulagement. Chaque femme est différente et réagira différemment face à cette situation.
L’impact psychologique sera bien plus important chez une femme qui se sent contrainte à avorter. Par exemple, une femme que son compagnon poussera à avorter aura bien plus de risque de développer des troubles psychologiques. Ou encore une jeune femme qui sur le moment pensait prendre la bonne décision au vu de sa situation sociale ou professionnelle, mais qui le regrette quelques années plus tard. La culpabilité est le sentiment le plus présent. Elle peut ressurgir des années plus tard, surtout si un nouvel enfant, désiré, peine à venir. Les femmes ont alors tendance à voir leurs difficultés à concevoir comme une punition.
En revanche, de nombreuses autres femmes vivent bien leur interruption de grossesse volontaire et l’après. Pour certaines, cela représente un véritable soulagement, car il s’agissait pour elles de la seule solution possible. Sans banaliser l’acte, elles ne semblent pas avoir développé de troubles psychologiques particuliers à sa suite.
Toutes les réactions sont donc normales après une IVG. En premier lieu, il faut tout d’abord déculpabiliser sur ses ressentis. Ce n’est pas parce qu’une femme ne développe pas de sentiment de culpabilité après son IVG qu’elle est insensible. En revanche, en cas de culpabilité ou de détresse psychologique post-avortement, il est important de consulter pour aller mieux et réussir à dépasser ces sentiments négatifs.
Comment mieux vivre l’après-IVG ?
Une interruption de volontaire grossesse n’est jamais un événement anodin et ce choix doit faire l’objet d’une profonde réflexion. Si les délais poussent parfois à prendre sa décision rapidement, il est quand même préférable de prendre plusieurs jours pour y réfléchir. Une décision mûrie sera plus difficile à regretter. Il est important de bien prendre en compte tous les paramètres qui influencent la décision. Il est également possible de les noter pour les relire plus tard.
En cas de remords tenaces et de sentiments de culpabilité, mieux vaut consulter un thérapeute qui aidera la femme à mieux vivre avec sa décision. Il lui permettra aussi de mettre les bons mots sur ses sentiments pour redéfinir l’interruption de grossesse sans la refouler. En cas de troubles sexuels liés à l’IVG, ou à la peur de retomber enceinte, un sexologue pourra aussi être utile.
Il est parfois délicat ou gênant de faire appel à un thérapeute spécialiste de la sexualité. Pourtant c’est souvent la seule façon de mettre fin à ces troubles sexuels qui gâchent votre vie de couple. Un sexologue peut désormais être consulté en ligne : une solution à la fois pratique et très discrète et tout aussi efficace que les consultations en cabinet.
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