Dans beaucoup de couples, la monogamie et la fidélité sont des valeurs sacrées, et la violation de l’exclusivité sexuelle est considérée comme un motif de rupture suffisant. Pourtant, au-delà des valeurs, il est difficile de ressentir de l’attirance pour un seul et unique partenaire.
La monogamie est-elle faite pour les humains ?
Le concept de monogamie fut longtemps imposé aux femmes par des hommes non monogames. L’objectif ? Contrôler la sexualité des femmes pour garantir leur paternité. C’est d’ailleurs encore le cas dans de nombreuses cultures.
Dans un couple hétérosexuel, l’identité masculine est fondée sur le rapport à la sexualité, le rapport à la possession et pouvoir et, dans le même temps, sur son corollaire inverse, à savoir la peur de perdre.
Une interprétation de la sexualité qui a tendance à favoriser les hommes au détriment des femmes. La monogamie est donc profondément culturelle, et pas naturelle en soi.
À travers l’histoire, 84 % des sociétés humaines ont permis aux hommes d’avoir plus d’une relation sexuelle en continu.
Peut-on définir l’infidélité ?
D’un point de vue étymologique, le terme « infidélité » est issu du vocable latin infidelitas, qui signifie « manque de foi, inconstance ».
Aujourd’hui, la variété des formes d’union a tendance à complexifier la définition de l’infidélité. La plupart du temps, on parle d’infidélité à l’occasion d’une relation sexuelle avec quelqu’un d’autre que le partenaire « officiel ».
Mais y-a-t-il une différence entre les relations purement sexuelles (en-dehors d’un mariage, d’un pacs ou d’un concubinage) et celles qui ont une véritable implication émotionnelle ?
De même, qu’en est-il des relations sexuelles avec des travailleurs du sexe ?
Des personnes hétérosexuelles qui ont des aventures gays et lesbiennes ?
D’ailleurs, la tromperie nécessite-t-elle forcément des rapports sexuels ? Est-ce tromper que de flirter ou d’embrasser quelqu’un d’autre ?
Peut-on quantifier l’infidélité ?
Rares sont les études qui quantifient précisément la part de personnes polygames. Tout va dépendre de la manière dont les chercheurs mènent l’enquête.
Difficile, par exemple, d’obtenir une réponse honnête lorsqu’on interroge le membre d’un couple en présence de son partenaire. Dans ce cas de figure, seuls 1 % des répondants admettent avoir des relations avec d’autres personnes.
Mais quand la question est posée via un questionnaire anonyme, cette proportion monte à 6 %.
À la fin des années 1940, l’universitaire américain Alfred Kinsey est l’un des premiers à vouloir réunir des éléments tangibles sur cette question. Les Rapports Kinsey constituent l’un des premiers apports à la recherche statistique et scientifique sur les comportements sexuels humains.
Il enquête sur l’infidélité auprès des personnes hétérosexuelles et obtient des résultats surprenants : d’après cette étude, 12 à 72 % des hommes, et 7 à 54 % des femmes sont infidèles. Une marge d’erreur importante mais considérablement éloignée des 1 à 6 % cités juste au-dessus.
Les recherches menées par Kinsey ont fait grand bruit à l’époque. Il était alors le premier a battre en brèche les valeurs puritaines profondément ancrées aux États-Unis.
Des travaux encore considérés comme essentiels aujourd’hui. Car la remise en cause de la vision hétérocentrée et masculiniste amorcée par Kinsey dans les années 1940 a permis d’ouvrir la voie à une série de travaux importants par la suite (notamment les gender studies).
Une base scientifique crédible sur laquelle se sont appuyés les sexologues William Masters et Virginia Johnson à partir des années 1950. Des travaux expérimentaux sur la sexualité popularisés par la série télévisée Masters of Sex sortie en 2013.
De l’infidélité au polyamour ?
Quand on parle d’exclusivité sexuelle, beaucoup exigent la perfection, et rapporte donc cette notion à la morale, à ce qui est acceptable ou répréhensible.
Aujourd’hui, on s’écarte progressivement de cette vision, en souhaitant donner aux deux membres du couples le choix de s’accorder entre eux sur ce qui est possible ou non de faire.
Les partisans de la monogamie estiment que le polyamour ou une vie sexuelle en-dehors du couple ne fonctionnent pas sur le long terme. Pourtant, de nombreux couples vivent heureux, et de manière constructive, tout en assumant d’avoir d’autres partenaires en plus de leur partenaire « officiel ».
Si vous pensez avoir des troubles de la sexualité et que cela vous gêne, vous pourriez gagner à les évoquer avec un professionnel de la sexologie sur une plateforme de téléconsultation en ligne. Une solution simple et accessible pour bénéficier du recul et des conseils avisés de professionnels à votre écoute.
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