Lorsqu’on est adolescent, on imagine que la sexualité va se révéler immédiatement synonyme de plaisir. Mais cela suppose d’être à l’écoute de son corps et libre de son désir. Une initiation faite d’échange et d’apprentissage de la complicité sensorielle avec l’autre.
Sur quoi se base la confiance sexuelle ?
La confiance sexuelle, c’est l’estime de soi dans le fait d’aller à la rencontre du corps de l’autre, et de le laisser entrer en contact avec le vôtre.
Cela suppose d’avoir confiance en l’image renvoyée par votre corps et dans votre capacité à donner et recevoir du plaisir.
Une confiance pas forcément répandue, notamment à l’adolescence : le fait de ne pas aimer son corps provoque un conflit interne qui enraye la mécanique du désir et du plaisir.
Un écueil encore plus complexe à dépasser pour les femmes. Pour elles, la confiance sexuelle repose sur deux idées : se sentir désirable et avoir l’assurance d’être aimée.
Les normes esthétiques appliquées aux femmes sont encore plus impitoyables que pour les hommes. Se sentir en décalage avec la norme esthétique ou se rappeler de son corps d’avant (supposément plus beau), voilà des motifs récurrents d’autocritique susceptibles de nuire largement à cette confiance sexuelle.
Le rapport au corps à l’adolescence
Aimer et connaître son corps à l’adolescence n’est pas toujours évident. D’une part, c’est une période où votre corps change et il faut du temps pour le connaître et l’accepter. D’autre part, on subit de plein fouet la comparaison avec la norme alors qu’il faudrait, au contraire, dédramatiser tout cela.
Pourtant, les impératifs morphologiques n’ont pas de raison d’être. Trop gros, trop poilu et pas assez bien foutu ? Ces considérations importent peu et il faut arriver à se détacher de références visuelles et pornographiques trop présentes.
Le sexe n’est pas une performance esthétique. On ne fait pas l’amour avec une cuisse ou avec un ventre. À l’inverse, on se connecte progressivement à l’autre. On expérimente peu à peu, en améliorant l’écoute et la complicité.
Les garçons ont de la chance sans en avoir : ils connaissent vite l’orgasme mais doivent apprendre à le maîtriser pour durer plus longtemps et laisser une chance à leur partenaire d’avoir du plaisir.
Au début de leur vie sexuelle, ils sont néanmoins très préoccupés par leur capacité à pénétrer et à affirmer leur virilité. À force d’expérimentations, ils pourront apprendre à rechercher le plaisir autrement.
Pour les femmes c’est différent. Souvent, elles connaissent moins bien leur corps et se sont peu (voire jamais) masturbées. Pourtant, atteindre l’orgasme suppose d’avoir passé des mois ou des années à connaître son corps et son désir. Les femmes sont également plus sensibles à l’image de leur corps, à leurs complexes et à la peur d’être observées.
Manquer de confiance au lit est synonyme d’importantes souffrances psychologiques qui sont heureusement loin d’être définitives.
Exprimez-vous au lit !
Mettons les choses au clair : les décibels ne sont pas nécessairement proportionnels au plaisir ressenti. Bien sûr, le son et les paroles peuvent jouer un rôle pour stimuler l’autre mais jouer totalement la comédie n’a pas de sens.
Il n’existe pas qu’une seule manière de communiquer : en bougeant les doigts subrepticement ou en vous crispant, votre corps est également capable de parler et de faire comprendre à l’autre ce que vous ressentez.
La sexualité n’est pas une science exacte
La sexualité n’est pas une science exacte mais une science humaine. C’est pour ça qu’elle s’invente et se réinvente à deux, sans programme établi. L’imagination, la sensibilité et la curiosité étant de précieux atouts.
La recherche de la performance est un bon moyen de passer à côté du sujet !
De même, comme il est question d’alchimie avec un partenaire, rien n’indique que ce qui a marché avec l’un fonctionne aussi avec l’autre.
Se fixer sur la compétence sexuelle traduit une difficulté à s’abandonner et à laisser son corps s’amuser avec l’autre. Plus on cherche à être performant et moins on est à l’écoute des ses envies et disponible pour l’autre.
Prendre son temps, laisser libre cours à ses fantasmes, se parler, se caresser : voilà autant de moyens qui peuvent aider à avoir confiance en soi au lit.
La peur du jugement (le sien propre notamment) étouffe l’élan de désir, surtout lors de la première rencontre. Vais-je paraître trop pudique ? trop pervers ? Alors, que la seule question qui compte c’est : « puis-je faire confiance à mon partenaire ? ».
Le bon partenaire c’est celui qui ne vous met pas en danger, qui est connecté à son désir et sensible au vôtre. Il n’a pas d’arrière-pensée et laisse un espace suffisant à la création commune.
Oublier « ce qui se fait » et déculpabiliser la sexualité
On s’imagine que pour être un bon coup, il faut mettre en pratique ce que l’on a vu dans les films pornos : cunnilingus, fellation, sex-toys,… Mais la majorité des couples ne cherchent pas à vivre leur désir en s’imposant des codes qui ne leur correspondent pas.
Ce décalage entre ce que l’on imagine être pratiqué (inspiré par le porno, par des images de sexualité ultra-libérée et libertine) et ce qui se fait vraiment accroît la perception négative de soi et la dépréciation qui s’en suit.
Si vous pensez avoir des troubles de la sexualité et ressentez des difficultés à les exprimer, rassurez-vous c’est une chose courante ! Vous n’êtes certainement pas la seule personne dans ce cas, d’autant que la sexualité touche au domaine de l’intime et de la pudeur.
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