La dissociation, une conséquence liée au traumatisme

La « dissociation » apparaît comme un état second réactionnel à un traumatisme, dans lequel la personne se sépare d’elle-même et refoule ainsi, peurs et doutes identitaires. Le risque consiste à faire face à de nombreux symptômes dés lors que cette peur refoulée se révélera et restera présente. In fine, il n’y a que deux pôles réactionnels extrêmes à la suite d’un traumatisme :

1. soit la personne est encore dans un état second et elle paraît fonctionner normalement,

2. soit elle est sortie de cet état second et présente des symptômes post-traumatiques.

Naturellement, dans la pratique quotidienne, les situations cliniques sont intermédiaires et participent peu ou prou de ces deux pôles. Le traumatisme peut donc être un « premier état de transe » et l’hypnothérapie dispose là, d’une voie royale pour exercer ses effets. Il nous est donc apparu intéressant d’aborder la notion de « dissociation » en la recadrant dans le « normal » et le « pathologique » pour en faire émerger les ressources thérapeutiques.

1. Dissociation et état pathologique

Ce fonctionnement pathologique est caractérisé par l’incohérence de la pensée, de l’action et de l’affectivité. Le résultat de la pensée est insolite et souvent faux du point de vue logique.

la dissociation en psychologie

la dissociation en psychologie

2. Dissociation et état normal

FREUD préfère utiliser le terme de « clivage du MOI » pour désigner le dédoublement du MOI en une partie qui observe et une partie qui est observée. Pour lui, ce serait une façon de faire coexister deux procédés de défense.

Effectivement, il est à remarquer que la « dissociation » est utilisée couramment par les victimes d’abus sexuels pour « se mettre à distance et assurer leur survie psychologique ».

Ainsi l’individu se considérera de deux façons :

1. « Associé » : étant acteur du souvenir ou de l’expérience et son antagoniste

2. « dissocié » du même individu, comme étant spectateur du souvenir ou de l’expérience. La coexistence chez le même individu de ces deux fonctions cognitives permet de l’utiliser comme outil thérapeutique.

3. Dissociation et état thérapeutique

JANET a été le premier à soutenir que l’hypnose provoquait artificiellement le processus de « dissociation ». En effet, pendant l’hypnose, les systèmes cognitifs peuvent devenir indépendants ou « dissociés » les uns des autres et être directement activés par les suggestions de l’hypnotiseur. L’hypnose permet d’ « associer » le patient à quelque voyage intérieur qui va le transporter bien loin de l’endroit où le corps souffre. « Associée » à cette expérience, la personne sera « dissociée » du vécu douloureux.

La « dissociation » est l’élément clé de la séance d’hypnose et certifie que l’Etat Modifié de la Conscience est atteint. La « dissociation » est parallèlement utilisée comme technique thérapeutique par la P.N.L. sous le nom de « Générateur de Comportement Nouveau », pour dépasser une limite physique.

La structure principale de la technique est la suivante :

  • Voir et entendre le comportement à acquérir en « dissocié »
  • Se voir et s’entendre agissant comme on le souhaite en « dissocié »
  • S’associer et voir, entendre et ressentir pleinement en agissant comme on le souhaite

La version hypnotique de cette technique utilise l’Etat Modifié de la Conscience pour se « dissocier » plus facilement de la situation déclenchant le comportement à modifier. L’hypnose permet de demander à l’inconscient de repérer les déclencheurs de l’ancien comportement, de leur associer la nouvelle façon de faire puis d’ancrer le tout dans le contexte, le moment adéquat.

L’équipe Sexologika

 

BIBLIOGRAPHIE :

Soigner par l’hypnose (G. Salem)

Guérir de l’abus sexuel et revivre (Yavonne M. Dolan)

Hypnose (Olivier Lockert)