Bien comprendre les TOC ou troubles obsessionnels compulsifs
L’un des dommages collatéraux les plus gênants que nous a apporté l’invasion de la psychiatrie américaine est sans doute celui qui nous a invité à mettre sous la même rubrique les Troubles Obsessionnels Compulsifs (appelés TOC) et des manifestations aussi différentes que le fait de se ronger les ongles, de devoir vérifier 20 fois qu’on a bien fermé le gaz avant de sortir ou cette « maladie du doute » qui caractérise la pensée obsessionnelle.
La confusion n’est pas anodine, car elle repose sur l’idée inspirée des neurosciences : l’ensemble de ces troubles serait lié à un dysfonctionnement cérébral, ou plus précisément à des anomalies de communication entre le cortex préfrontal (siège de notre comportement raisonnable et organisé) et les structures profondes responsables de notre comportement émotionnel et répétitif.
Il s’agirait d’une prédisposition quasi-génétique contre laquelle on serait relativement impuissant, sauf recours médicamenteux. Or, il s’avère que même les partisans de cette interprétation reconnaissent que les antidépresseurs les plus adaptés ne marchent que dans un nombre limité de cas et que par conséquent une psychothérapie pourrait être un adjuvant non négligeable.
Mais surtout, il y a toc et toc …
Le nom de « toc » peut correspondre des manifestations très différentes : les unes restant sur le plan de la pensée, les autres tenant plus du comportement – avec des degrés de gravité et d’empêchement différents. C’est surtout que, même si l’origine du toc peut parfois rester très longtemps obscure et si on sait qu’on débouchera nécessairement sur une psychothérapie de type comportementaliste, on ne peut faire l’impasse sur l’histoire et la personnalité sous-jacente. Il y a toc et toc …
Priscilla Coutin pour Sexologika
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